Me voici, t’y vois-tu ?
Connais-tu l’idée de l’homme intemporel, sans race, sans âge, sans préjugé ni appartenance ? L’homme pur, tel qu’il est, fidèle à ses impulsions, à ses limites, à ses défauts ?
L’homme animal, laissant libre expression à son instinct, à son vaste subconscient, à son essence intrinsèque ?
Pour découvrir cette part d’intemporalité qui est en nous, rien de meilleur que de faire appel à l’artiste, qui n’a pas peur de rejeter la raison, qui peint sans idée, qui marche sans savoir où aller, qui pleure sans connaitre la cause de sa tristesse. Il dépeint des choses souvent étranges quand on y pense, mais sensées quand on les ressent. Pour se rapprocher de l’homme, il faut des fois s’en éloigner, l’observer d’une fenêtre en se demandant : “Pourquoi est-il ainsi ?”.
L’artiste est indéfinissable, mais on pourrait dire qu’il cherche à traduire le langage de l’âme, qui n’est pas fait de mots, de phrases, d’objets ou de formes. Il fait quelques pas en dehors de sa carapace d’homme, il s’observe vivre, il y retourne ensuite pour une meilleure introspection.
L’artiste est son propre traducteur : il essaye de déchiffrer les codes, de créer un pont entre l’homme et lui-même. Il ne veut pas percer le mystère (c’est le mystère qui nous fait vivre !), il veut plutôt baigner dedans, rendre honneur à cette dimension d’incertitude, d’incompréhension. À quoi bon la nier ? Elle fait partie de qui nous sommes.
C’est à travers ce questionnement qu’Arnaud Ghilain donne naissance à ses œuvres. Dans un harmonieux mélange de maîtrise artistique et d’inspiration, l’artiste s’est façonné un style aussi unique qu’introspectif, vivant et coloré, qui représente simplement ces sensations qui font de nous des hommes : elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises, elles nous font sentir vivants.
Texte : Hendrik van Wagensveld